Starović: la Serbie fonde sa politique sur des décisions souveraines

20. sep 2022.
Le secrétaire d'État aux Affaires étrangères Nemanja Starović a déclaré que le plus important était que le président Aleksandar Vučić présente pertinemment les principales orientations de notre politique étrangère à l'Assemblée générale des Nations unies et a souligné que l'intérêt que la communauté internationale porte à nos vues montre que la Serbie, toutefois, dans le monde d'aujourd'hui représente l'un des rares pays qui fondent leur politique sur des décisions souveraines.

Starović, invité par TV Prva, a dit que les représentants de la communauté internationale souhaitaient entendre les vues de la Serbie sur les questions européennes et mondiales les plus importantes.

-La session de l'Assemblée générale de l'ONU sera très intense, certes l'allocution du président Aleksandar Vučić sera suivie avec attention, a indiqué Starović et a ajouté que le moment de l'allocution du président Vučić est également bon car il doit s'exprimer après l'allocution du président ukrainien Volodymyr Zelensky par visioconférence depuis Kiev et le président de la République démocratique du Congo.

Starović dit qu'il existe certaines formules à l'ONU pour déterminer l'ordre des intervenants et ajoute qu'il ne croit pas que quelqu'un puisse faire exprès en sorte que le président Vučić parle après le président ukrainien.

Selon lui, il ne fait aucun doute que le président Vučić montrera un vrai visage de la Serbie et une approche responsable, dévouée et passionnée pour protéger nos intérêts.

-L'intérêt au sein de la communauté internationale suscité par l’intervention et les rencontres avec le président Vučić et le ministre des Affaires étrangères Nikola Selaković est extrêmement élevé, plus grand qu'au cours des 10 dernières années. Le président Vučić aura plus de 30 réunions avec des chefs d'État. New York est actuellement le centre de la diplomatie mondiale. Hier, le premier jour, le ministre Selaković a eu plus de 20 réunions bilatérales, dit Starović.

Selon lui, la Serbie fait partie du petit nombre de pays européens qui ont une position de principe cohérente basée sur des valeurs universellement acceptées que beaucoup, malheureusement, enlèvent de la table ou tentent d'ignorer.

-Il y a peu de pays européens qui ont une position de principe égale sur le respect et la protection de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, mais en même temps, ils ne ferment pas les yeux lorsque l'intégrité territoriale de la Serbie est violée. Il y a peu de pays de ce type, c'est ce qui représente notre force diplomatique ou la force de notre position diplomatique, mais il n'y a personne de mieux que le président Vučić pour le formuler pertinemment et le communiquer à l'ensemble du public international, a souligné Starović.

Le secrétaire d'État au MAE a également évoqué les pressions exercées sur la Serbie pour imposer des sanctions à la Russie, qui, selon lui, existent depuis le premier jour de la guerre en Ukraine.

-Quelles que soient les pressions, nous ne pouvons pas renoncer aux intérêts nationaux et vitaux, nous ne pouvons pas nous tirer une balle dans le pied, nous ne pouvons pas imposer à la Russie des sanctions qui nous causeraient bien plus de tort qu'à Moscou. Notre politique a résisté à l'épreuve du temps, a relevé Starović.

Parlant des demandes de l'Occident pour l'adhésion du prétendu Kosovo à l'ONU, Starović a indiqué que ce n'était pas nouveau, mais que le plus important était que nous ayons prouvé que la légitimation internationale du prétendu Kosovo n'est pas un processus irréversible.

Starović a déclaré que nous avons réussi à convaincre 18 pays qui entre 2017 et 2020 ont révoqué leur reconnaissance du prétendu Kosovo, et que depuis le printemps dernier, lorsque Priština a brutalement violé le moratoire de l'accord de Washington en soumettant une demande d'adhésion au Conseil de l'Europe, nous avons obtenu sept autres retraits de reconnaissance, soit un total de 25 pays qui ont retiré la décision de reconnaître le prétendu Kosovo.

-La huitième révocation est en route. Je crois que le président Vučić annoncera les noms de ces pays, tout comme nous avons annoncé les noms de 18 pays qui ont retiré leur reconnaissance et les notes diplomatiques scannées, a indiqué Starović et a souligné que la campagne de révocation de reconnaissances s’était avérée fructueuse.

Interrogé sur les pressions exercées sur la Serbie pour permettre l'adhésion de Priština à l'ONU, Starović dit que ces pressions sont constantes et qu'il faut une grande habileté pour les esquiver.

-Je ne peux pas exclure la possibilité qu'il y ait une sorte d'ultimatum. Si cela arrive, nous ne pourrons pas l'accepter, nous n’oserons pas le rejeter, a dit Starović et a déclaré qu'on ne sait pas quel serait le contenu de l'ultimatum concrètement, mais qu'il existe une certaine menace concernant le refus d'investissements, le retrait de certaines usines de production.

Comme il l'a déclaré, cela aurait un impact considérable sur nos perspectives de développement compte tenu de notre grande dépendance économique vis-à-vis de l'UE.

-Il faut de la sagesse et du dévouement pour éviter d'avoir ce genre d'ultimatum, dit Starović.

Interrogé sur le plan du président français Emmanuel Macron et du chancelier allemand Olaf Scholz concernant le Kosovo-Metohija, paru dans les médias albanais, Starović a dit qu'il était ingrat de commenter un document qui n'a pas été publié, affirmant qu'une interprétation d'un portail albanais a été publiée relatant ce  document, mais avec 95 % du texte masqué.

Starović a déclaré que le document se présentait sous la forme d'un document officieux et qu'il n'était pas contraignant, que le président Vučić avait refusé de le recevoir officiellement, qu'il avait lui-même déclaré l'avoir lu et que les formulations y figurant étaient inacceptables et que nous ne pouvions même pas formellement le prendre en considération.

-Cela représente sûrement la politique magistrale de Berlin et de Paris, sur laquelle ils insisteront. C'est bien que nous ayons pris ce genre de position forte. Ils ne peuvent pas nous demander d'autoriser l'adhésion de Pristina à l'ONU, de solliciter les cinq États membres de l'UE qui ne reconnaissent pas le prétendu Kosovo de le reconnaître. A quoi cela ressemblerait-il si nous donnions le feu vert pour qu’ils violent sciemment l'intégrité de la Serbie. Ce n'est pas réaliste, a déclaré Starović.