Communiqué du Ministre serbe des Affaires étrangères Nikola Selaković
La Serbie, certes, malgré les souhaits du ministre Grlić Radman, ne reconnaîtra pas l'indépendance unilatéralement proclamée de sa province méridionale, et elle a toute une série de raisons valables pour cela, et ses arguments sont fermement fondés sur le droit international, sur la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU juridiquement en vigueur, soit sur les principes fondamentaux sur lesquels reposent les relations internationales contemporaines.
La position de la diplomatie croate sur cette question est, je pèse mes mots, contradictoire, car la Croatie défend aujourd'hui l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine en se référant précisément au principe de souveraineté et d'inviolabilité de l'intégrité territoriale des Etats, et en même temps nie à la Serbie ces mêmes droits, ce qui n'est ni fondé sur des principes ni sur des relations de bon voisinage.
Les principes du droit international doivent être universels pour être déjà des principes, et tout écart par rapport aux règles et l'acceptation d'un précédent vide en fait le droit international de son sens et sape ses fondements.
Un grand nombre de pays, précisément dans la situation géopolitique actuelle, ont pris douloureusement conscience que les violations du droit et des principes internationaux reviennent comme un boomerang, et c'est pourquoi il y a un nombre croissant de ceux qui décident de révoquer la reconnaissance accordée à la légère au «Kosovo» autoproclamé.
Nous nous attendons à ce que la République de Croatie suive également cette voie, non seulement en raison de son attachement au droit international, mais aussi parce que, nous l'espérons, elle se rend compte de l’intérêt d'établir des relations stables de bon voisinage avec la République de Serbie.»