Strasbourg: l'ambassadrice Đurović à propos de la demande d'adhésion de Priština au Conseil de l'Europe

-La décision sur la demande d'adhésion elle-même ne faisait pas partie de l'ordre du jour parce que nous l'avions demandé, mais une discussion a eu lieu au cours de laquelle les membres ont eu l'occasion d'exprimer leur point de vue sur cette question, a dit Đurović.

S'exprimant sur les allégations selon lesquelles la majorité des États membres «ont fait preuve de compréhension» pour la position de la Serbie, Đurović a indiqué que cela est étayé par le fait que depuis le 12 mai, date à laquelle Priština a soumis sa demande, jusqu'à présent, jusqu'en octobre, la procédure d'adhésion n'a pas encore a débuté.

-Nous avons eu une intense activité diplomatique afin d'informer les pays membres de nos positions et de rappeler toute la nocivité du traitement d'une telle demande. Bien qu'il ait été annoncé que cela pourrait être l'un des points à l'ordre du jour, nous nous y sommes fortement opposés et au final, seule une discussion a eu lieu sur ce sujet, où l'on a pu voir la division au sein du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe au niveau des ambassadeurs sur cette question, a expliqué la cheffe de la mission serbe près le Conseil de l'Europe pour Euronews Serbie.

Elle a ajouté que c'est sur la préservation de l'unité de l'organisation que la plupart des membres insistent.

-Ils se rendent compte qu'une question comme celle-ci qui ne correspond pas à l'entendement des 12 Etats membres du Conseil de l'Europe, qui n'ont pas reconnu l'indépendance unilatéralement proclamée du Kosovo, peut conduire à des divisions au sein du Comité des Ministres, a dit Aleksandra Đurović.

Elle a ajouté que la Serbie poursuivra son activité diplomatique afin que ce point ne soit pas inscrit à l'ordre du jour d'une future session et, «bien sûr, qu’aucune décision ne soit prise pour lancer la procédure».

Rappelons que Priština a déposé une demande officielle d'admission au Conseil de l'Europe le 12 mai. Cependant, selon la procédure, pour que la demande soit prise en considération, le soutien de plus des deux tiers des membres du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe est requis.

Le président de la Serbie, Aleksandar Vučić, après la soumission de cette demande, a déclaré qu'il ne savait pas si Priština avait une majorité des deux tiers pour entrer au Conseil de l'Europe, mais que cette initiative «n'est pas tout ce qui se passe maintenant». De plus, Priština a reçu le soutien des Américains pour entrer dans le programme du Partenariat pour la paix.

-C'est un moyen de faire pression sur les cinq pays européens qui n'ont pas reconnu l’indépendance, notamment sur ces quatre membres de l'Otan, sans compter Chypre, et de mettre beaucoup de pression sur la Serbie pour qu'elle le fasse. Parce que la Serbie serait la seule à ne pas suivre le monde, l'avenir... Je peux seulement vous dire que tout cela ne vaut pas grand-chose pour eux s'ils n'obtiennent pas le feu vert de Belgrade, a déclaré alors Vučić.

Source: Euronews Serbie